Voyage voyage

Seconde journée angkorienne avec la visite du groupe Roluos (ce n'est pas la nouvelle star de la scène rock !). Il comprend trois temples, très anciens, parmi les premiers grands temples permanents : le Preah Kô, le Bakong et le Lolei.

Le Preah Kô doit son nom aux trois statues de Nandin (le taureau sacré, monture de Shiva) qui font face au sanctuaire.

Le Bakong était entièrement détruit lorsqu'il fut dégagé en 1936 par Henri Marchal. Il a fallu une dizaine d'années pour le "remonter".

Ce fut ensuite l'heure du déjeuner, avec sieste obligatoire dans les hamacs mis à disposition gracieusement par le restaurant ... avant de prendre la direction du Tonle Sap. Le Tonle Sap (littéralement "grande rivière d'eau douce") est le plus grand lac d'eau douce d'Asie du sud-est. Selon la saison, l'eau coule du lac vers le Mékong (pendant la saison sèche) ou du Mékong vers le lac (fonte des neiges himalayennes et pluies de mousson). Pour avoir une idée des volumes d'eau concernés, la superficie du lac passe de 2 700 km carrés à 16 000 km carrés, et sa profondeur de 1 mètre à 9 mètres !

Au bout de la route, c'est la piste ; au bout de la piste, c'est un embarcadère posé au bord d'un bras d'eau qui conduit au Tonle Sap. Nop cherche et finit par trouver le pilote (et le bateau) qui vont nous conduire à Kompong Pluk.

Mais c'est quoi, Kompong Pluk ? Tout simplement un village de pêcheurs, tout ce qu'il y a de plus authentique, où nous allons dormir ce soir. Après quelques temps de navigation, nous commençons à apercevoir les premières habitations : l'endroit est surréaliste. Les maisons, en bois, sont perchées à environ six mètres de haut au bout de grands pilotis (crues du Tonle Sap obligent). Une "rue" unique en terre, toute en longueur et parallèle au bras d'eau, les maisons étant posées de part et d'autre. C'est dans la rue que l'on fait cuire, dans de grandes marmites et au feu de bois, les crevettes pêchées dans le lac ; elles sècheront ensuite sur de grandes toiles en plastique posées à même le sol.

Nous nous installons dans une des maisons que la propriétaire a aménagé en guesthouse , l'une des rares du village si ce n'est la seule. Nous sommes à l'étage ; les propriétaires, eux, vivent à l'étage intermédiaire.

Nous reprenons le bateau pour aller visiter la "forêt pétrifiée". C'est un phénomène naturel lié à la variation du niveau de l'eau chaque année. Une fois l'an, la forêt est complètement recouverte d'eau et est devenue un lieu touristique. Une armada de barques nous attend, le "piège à touristes" est là ! Mis bon, si ça peut aider à faire vivre quelques personnes ... Tout le monde est à la queue leu leu, selon un itinéraire bien établi.

Retour au village et à notre "home sweet home". Douche il y a, mais rudimentaire (même très rudimentaire) elle est, et elle ne recevra pas notre visite.

Nous nous installons sur la terrasse pour le dîner vers 19H. La nuit est tombée; devant nous une guirlande lumineuse autour de laquelle volent des milliers (millions ?) d'insectes genre moucherons. Sur la terrasse, pas de lumière et nous nous sentons à l'abri. Du moins, provisoirement ... Car petit à petit la horde passe la barrière lumineuse et finit par envahir notre espace. Nous n'avons plus alors qu'une seule solution : un repli en désordre sous les moustiquaires de nos lits !